Lola Lafon

Publié le par naew

Tout le jour dejà, il y  avait eu cette pluie. Ce goût de Souchon derrière les capuches et les parapluies. Marcher têtue nue, je n'entends pas la mer mais cette eau qui court sur mon visage m'y ramène. Rendez vous avec Lola Lafon. Je redoute ce concert. Le mot "redouter" en soi est étrange.

D'elle, je connais les mots. "Une fièvre impossible à négocier". une écriture au parcours proche du mien. Ecrire avec un poing de côté omniprésent, rythme de survie, mis à nu et colère mêlées. Quand je l'ai lu, j'avais ce poing dans la gorge, une envie d'hurler. Besoin de lire à haute voix,  à ceux qui n'ont pas entendu , à ceux qui n'ont pas vu.  Elle avait pris mes silences pour y poser des mots forts, fluides. La vie en survie, l'envie de s'en sortir, la peur au ventre..

D'elle, ce soir j'allais entendre ce texte envoyé par Cécile, puis ces extraits sur le site.
Peur d'etre parmi plusieurs à vivre ce torrent de colère et de vie. Son absence à lui
ne m'avait pas lâchée depuis le silence étrange de cette nuit. Envie de cogner contre quelque chose. Sa voix est légère, une tension se fait sentir. Elle ressemble à un dessin d'enfant à la sève de vie des écorchés vifs. Je suis seule, ses mots ne sont pas des balles perdues, ils claquent en bourrasque attendue, espérée.

En rentrant, je n'ai pas vu mes yeux. Je sais juste que marcher avec les larmes coulées avant de prendre le métro c'était mieux. "Prendre la main à ma peur à chaque rendez vous"..tournait dans ma tête. J'ai voulu l'appeler, je me suis abstenue. Ce n'est plus la fièvre qui est impossible à négocier, c'est la colère.  

Publié dans Les rencontres

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